J’écoute ce truc de J.J. Cale
et ça me rappelle
l’époque révolue,
pas si lointaine- pas si lointaine,
de mes premiers débuts
dans la vie.
Mes premiers débuts,
pas si lointains, révolus révolus,
prétention ravalée aussi sec,
pire qu’un whisky de fête étudiante,
pire, oh trois fois pire,
que la feinte de l’aveugle
au mendiant.
J’écoute ce truc de J.J. Cale…
Je me souviens de cet âge
tenu à l'écart de la tendresse,
et dire que l'euphémisme
était censé nous civiliser.
J'écoute ce truc de J.J. Cale...
Inutile de me remontrer
tes tentatives héroïques
plus ou moins laissées pour mortes
dans le marc de café.
Inutile...j'écoute J.J. Cale
et le son si particulier,
comme l'histoire d'amour éternelle
entre le vieil homme et l'infirmière,
et tout ça se passerait,
bien sur,
au pays de la sécheresse,
oui, le son de sa guitare,
son jeu de reptile que l'espoir
a depuis longtemps déserté,
tout ça, malgré moi, me ramène
à cette époque où je croyais encore
que ce serait très simple
et même un peu trop facile
de gâcher ma vie en haut style.
Quand au début, dans la vie,
alors,
j’étais rock critique.
Et personne, oh ma mère peut-être,
mais à part elle, non, personne,
n’aurait pu se douter,
que j’allais passer ma vie
à débuter...