Tueries de masse

Plus je m'avance
le vent dans les bronches
sous le couvert où la forêt
tremble dans l'ombre
comme une lune
dans sa flaque de boue
plus mes émotions
se disloquent
les unes après les autres
Une pluie de balles molles
qui ricochent
au pied des troncs
amorties en douceur
par le commencement
d'un tapis de feuilles
Terminent leurs courses
en roue libre à l'abri
des fougères rabougries
qui déjà annoncent
l'automne et ses
tueries de masse
Plus je m'enfonce
au devant
de ces rumeurs
d'hostilités vagabondes
plus les branches basses
s'accrochent mais
nul désir d'en découdre
Sans doute ont-elles
aussi peur que moi
Peur qu'un matin
la terre ne sente plus
l'orage
Peur qu'un de ces soirs
prochains
en infériorité numérique
le ciel perde définitivement
l'usage de ses jambes
Peut-être aimeraient-elles
me prendre
entre leurs bras
dans cette douceur triste
et qui vous engourdit
Peut-être...
Commentaires
Le soleil se couche sur le parking aérien
de la mélancolique...
Le soleil se couche sur le parking aérien
de la mélancolique...