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Un troupeau de vitres (director's cut)...

L'odeur brûlée du chaume...
ce soir, tout me revient.
La poussière ocre sale
levée par les tracteurs,
là-bas, vers les
quatre chemins.
Oui, presque tout.
Les colères formidables
de Papa contre le matériel
agricole qui le trahit
au premier coup dur.
Maman et ses faux-airs
de matrone autoritaire.
Ce soir, où il ne s'agit
plus seulement de souvenirs
mais de migrations secrètes,
me revoilà au cœur de ce monde
enseveli sous les sables
du temps, où vivre, alors,
revenait à décrire le paysage…
Et puis, cette fille
et sa silhouette, laquelle
par manque d'imagination,
se confond déjà avec la brume.
Cette aisance et sa désinvolture,
comme une araignée vole
au-dessus de nos carcasses
d'insectes.
Ce soir, tout me revient
de cette jeunesse laborieuse
comme si j'avais passé
deux ans au théâtre
à ronger mon frein,
en attendant d'évangéliser
toute la Polynésie.
Ce soir, je me souviens
comme j'ai pu rêver d'elle.
Oh mais à quel point
j'ai pu rêver de cette fille
au-dessus des fermes
qui sentaient la vache morte
et la fiente de poule.
Le sommeil, entre deux,
c'est encore autre chose.
Parfois, ça nous excite,
la vulgarité. Et parfois
je lui lance encore
un regard amical mais un peu
trop appuyé.
Les rêves, eux aussi,
commettent des erreurs
Ce soir, oui, tout me revient.
Presque tout...
L'odeur brûlée du chaume.
La poussière ocre sale
levée par les tracteurs.
Et puis cette fille
comme une araignée vole
à travers la brume
en surveillant notre petit
troupeau de vitres...
Et puis cette fille
qui applique son coup
de scalpel implacable sur la plaie
de mes fantasmes dessinées
entre ici et ailleurs.
Cette fille qui m'observe
de façon quasi clinique...

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