...
Parce qu'on se tenait,
depuis fort fort longtemps,
à cheval
sur cette ligne idéale
qui sépare la vie et la mort...
Puisque on s'était lassé, à force,
de ces maigres territoires,
trop souvent parcourus,
où le goût du sel
et de l'aventure
s'étaient périmés comme une valse...
Parce que les pulsions essentielles
dont on tirait tous
nos matières premières,
avaient pris l'habitude
de rater,
au moins une fois sur deux,
leurs entrée magistrale.
Parce que nous ne pouvions pas
avoir mangé
la dernière part du gâteau
et vouloir ensuite qu'il en reste,
alors on a pris
le sac et la cendre.
On s'est remis à cracher
par terre,
en jurant, à la fin,
qu'on ne nous reverrait plus
dans ces tristes parages,
en tout cas pas avant
que les enfants ne réapprennent
à courir après
quelque veau lunaire.
Pas avant qu'on leur enseigne,
une fois pour toutes,
la théorie des machines à vapeur
amnésiques,
où le comique de répétition
culmine,
l'air d'un clochard dans son costume
à trente euros...