Les montagnes à ma porte...
Ce matin, alors, les montagnes
sont descendues jusqu’à ma porte,
et cette vue offrait,
une fois encore,
la preuve du désir fascinant
qu’a toujours eu cette bonne vieille mélancolie
de me fondre dessus,
comme ça, au moment où on ne l’attendrait plus…
Toujours les mêmes fantômes. Toujours…
Et même ici où je me croyais tranquille,
des chats qui avaient survécu
depuis mon enfance,
auprès de tous ces feux d’autrefois,
se sont mis à me miauler après.
«Où t’étais donc passé ? Oh mais putain, qu’est-ce que t’as foutu ?»
Toujours les mêmes décisions sinistres. Toujours…
Et même là, où je pensais pouvoir éliminer
tout ce que j’avais écrit de sale et de moche,
juste en fermant les yeux, la laideur au fond des poches,
j’ai compris qu’il faudrait que le vent souffle tempête
pour chasser la brume qui me recouvrait le cerveau…