Un léopard derrière la vitre...
Pas d’endroit plus doux,
tu disais, dans la vie,
que l’équeutage des haricots,
aperçu de l’autre coté du miroir,
seize ans-un léopard derrière la vitre,
lorsque tu n’es encore
qu’un enfant perdu
qui survit de chasse et de pêche,
un enfant avec ces yeux
qui ont aimé les œufs durs,
échappé à coups de lattes
de ses terres grasses
et des jupes de quelque arrière-tante
où un accident de laboratoire
pouvait toujours se produire,
et d’ailleurs tu revois souvent
sa petite bouche vernie,
ses lèvres qui se gercent
sur un début de surdité
qui n’était là que pour entretenir
la légende…
(photo Frédérick Jeantet)