Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Lubies - Page 27

  • Ruée lente

    Le monde est un endroit abject

    et on ne peut pas se contenter

    d’espérer que ça s'arrête...

    Hier soir alors on a fait une boum

    J'ai bu du vin

    au début un peu

    Tu as dansé

    tout le temps beaucoup

    Nos yeux se léchaient la main

     et c'était pour se dire :

    je t'aime

    Et parce que tu aimes

    les chansons qui parlent d'amour

    quand ça sonne triste

    j'ai lancé à la boule à facettes

    imaginaire :

    j'ai tellement faim

    que je mangerais la misère

    sur le toit d'un galeux 

    Au moment de payer les musiciens

    on s'est précipité vers nos lèvres

    dans une ruée lente...

  • La vitesse des objets

    On raconte que dans l'infiniment petit

    il est impossible d'observer

    la vitesse d'un objet et sa position

    le tout en même temps

    Mais tout ça c'est des conneries

    de mécanicien quantique

    L'univers n'existe que si tu l'observes

    avec moi et que tout le monde

    ne le perçoive pas de la même façon

    je m'en moque

    comme du jour prochain où

    leur rayon lumineux finira  bien

    par se déporter un peu plus à l'ombre...

    J'ai voulu suivre ton regard

    Il m'a entraîné assez loin

    pour que je parvienne enfin

    à me perdre de vue

    Avant pourquoi je traînais les rues

    de cet air las et triste ?

    Pourquoi je maudissais le monde

    de m'avoir conduit à tant

    de mauvaises décisions ?

    Et plus rien ne se passait

    et plus ça m'arrivait tout le temps...

    J'ai voulu suivre ton regard

    le long des falaises

    et des contrescarpes de la ville

    On raconte qu'un baiser est composé

    d'au moins un milliard de molécules

    Je sais qu'il existe des filles

    des filles qui s'amusent à déguiser

    leur chat de gouttière en chien de race

    Heureusement tout le monde

    ne voit pas le monde

    de la même façon...

  • Comme courir dans la ville au mois d'août

    J'ai lâché un peu les rideaux

    Me suis éloigné de la fenêtre

    Tu m'as dit: pilates

    J'ai répondu: course à pieds

    Il était treize heures

    moins ton omelette

    et cette salade d'asperges vertes

    arrosée d'huile de sésame

    Nous n'avions toujours pas

    arrêté la cigarette

    Toujours pas

    Pourtant nous tenons absolument

    à rester en vie

    pour nos proches

    J'ai lâché un peu les rideaux

    Me suis éloigné de la fenêtre

    Il faisait beau...

    Alors alors ton corps souple

    s'est plié comme seuls savent le faire

    les roseaux sauvages

    à des mouvements de pilates

    Je suis sorti courir

    et je n'ai croisé personne

    à part cette joggeuse masquée

    Sa façon de courir indiquait

    beaucoup de choses

    Par exemple que tous les amants

    possibles et probables

    qu'elles auraient pu croiser

    par avance la dégoutteraient

    C'était comme courir 

    dans une ville au mois d'août

    et mars n'en a toujours pas

    fini avec Nous

    Lorsque j'ai dépassé la joggeuse au masque

    tout s'est passé sans bruit

    J'étais sur le retour

    C'était comme d'avoir eu de la chance

    le soir où on s'est rencontrés...