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Lubies - Page 149

  • N'allez pas par là...

    "N'allez pas par là, monsieur..."

    a murmuré l'infirmière,

    devant l'ascenseur

    qui menait

    à la vallée des merveilles...

    Oui mais moi,

    alors,

    je voulais n'en faire

    qu'à ma tête.

    Vous comprenez...

    J'avais encore

    la jeunesse pour moi...

    Quelque part,

    dans un monde

    capable d'offrir

    une programmation riche

    en surprises et en découvertes,

    j'imaginais un chanteur Pop

    penché sur le comptoir

    d'un café

    où les gens

    ont encore le droit

    d'être triste

    sans qu'on leur demande

    des comptes.

    "C'est un menteur."

    pense tout haut

    la serveuse.

    "Un menteur ça reste un menteur.

    Oui mais quand même..." 

    Il y a des matins,

    c'est comme ça,

     il faut remonter

    le cours de l'existence

    dans le sens inverse

    des rivières.

    Comme un poisson,

    toi et moi, 

    on fonce tout droit

    sur un ver,

    pour le bouffer.

    Comme un poisson,

    toi et moi, 

    on tombe sur un hameçon, 

    quelquefois...

    "N'allez pas par là, monsieur..."

    a murmuré l'infirmière,

    devant l'ascenseur.

    "ça risque de rendre les choses

    trop réelles..."

     

     

     

  • ...

    Ses mots

    lui appartenaient.

    On le savait.

    Il le savait. 

    Nous aimions

    sa manière

    de tirer

    sur les bords

    de chacune

    de ses phrases,

    comme on le ferait

    d'un feutre.

     A ce propos,

    il répétait d'ailleurs:

    le chapeau de feutre,

    voyez-vous,

    c'est deux choix à faire.

    Deux choix à faire

    comme souvent

    la vie

    vous en propose.

    Deux choix...

    Le poil, 

    imperméable.

    La laine qui ne l'est pas.

    Il se foutait 

    de l'histoire psychique

    des individus. 

    Il aimait 

    les gens qui sourient

    comme

    on se rince l'œil.

    Ne pensait pas du tout

    que la mort

    était devenue

    un passage

    obligé

    pour se faire entendre...

     

  • Un peu de motoculture, quelques poils de chat et l'histoire secrète du camping sauvage...

    Et voici l'histoire

    d'une soirée paisible...

    La nuit tombe

    en passant 

    par les voies naturelles.

    Une main molle

    sur les poils

    soyeux

    d'un guépard imaginaire.

    Le livre de chevet

    et l'envie d'une dernière

    cigarette

    qui se serrent,

    l'un contre l'autre,

    comme avec le temps

    on espère

    un peu de sagesse...

    Ensuite on a vieilli,

    le temps d'un thé

    à la menthe. 

    "Ma chérie, mon chat"

    dit le serveur

    à sa plus fidèle cliente.

    Il semblerait

    qu'à ses heures

    perdues, 

    cette fille pratique

    la motoculture

    à un niveau 

    tout à fait honorable.

    Le cœur

    entre les dents,

    elle insiste

    pour me raconter

    l'histoire secrète

    du camping sauvage...