Pouce

Un jour alors
c'est l'aurore
on délaisse les plages
à leurs lionnes des sables
L'histoire manque toujours
un peu de muscles
au moment de rendre
hommage
à nos vieux amis
imaginaires
On revient voir du côté
de ce monde rapide
qui bleuit à la mort
du plus insignifiant
des lanceurs de couteau
On s'asperge la bouche
le visage
pour oublier qu'on voudrait
être des oiseaux
Et des plumes à la place
de nos cils
Bientôt des langues
de chat
viendront laper
le peu d'insinuations
que les regards chuchotent
au matin reparti
sur une piqure de mouche
Un jour quand même
le soleil est là
jusque dans le saccage
des feuilles
Impossible
de résister au spectacle
absurde et brillant
d'une ville qui suce
son pouce