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Nous sommes jeudiLe jour étire mollementses bras dans la brumeliquide d'un matinà Paris et alorshier soir très tardj'ai rerereregardéle Parrain 2Je l'ai même rerereregardéjusqu'à ce ce momentoù Al Pacino décideque John Cazaledoit mourirafin qu'on ait pasdroit à une tragédiebâclée de plusDans le Parrain 2John Cazale continuede jouer le frèred'Al Pacinorôle qu'il occupedepuis le ParrainNous sommes jeudiet je sais que ce soirau moment oùje m'apprêterai àrerereregarder le Parrain 3je ne verrai plusJohn Cazaleagiter sa trombinede musaraignel'air de dire :oui parfois çacafouille pas malà la directionNous sommes jeudiBenoit Jeantet
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Vieillir à la suite de tout un tas de choses comme ça
Alors j'ai rechaussé mes lunettes
Mes lunettes sont particulières
Mes lunettes ça se chausse
comme des périscopes
de sept lieues
quand il recommence
à faire vraiment chaud
dans le peu d'espace
qui reste libre
entre l'écume des labours
et tes rêves de joie
par les vagues
Et ma bouche retarde toujours
d'au moins trois océans
Alors j'ai rechaussé mes lunettes
Mes lunettes ont dû naître
quelques part entre
le folk anglais
et les dernières heures
glorieuses du disco
Et tes lèvres miment
un peu la même question :
Comment tu fais pour vieillir
à la suite de tout un tas
de choses comme ça ?
Benoit Jeantet
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Mélanchorie
Jusqu'à ce qu'on sache enfin
que l'histoire se fait
en forme de hache
Jusqu'à ce qu'on sache
et ça peut même
arriver
de sentir tes poils
se dresser sur tes bras
Jusqu'on sache
quand le sentiment
de la chanson
se propage enfin
et ça peut même
arriver
d'avoir les larmes
aux yeux
en chantant
Jusqu'à ce qu'on sache
pour cette forme
étrange
de mélancolie et d'euphorie
Benoit Jeantet