Tu venais de perdre ton ombre...
Un jour, me dit-elle,
tu finiras par comprendre
qu'il y a deux choses
primordiales
dans la vie.
Regarder et faire...
Trois chagrins d'amour
et une vraie-fausse dépression
plus tard,
grâce à une méthode
simple,
tu apprendras à écrire
un scénario.
Comme aurait pu dire
John Ford: il était temps
que les cowboys
apprennent à lire.
D'ailleurs, au début,
tu voudras principalement
écrire
des westerns.
Principalement parce que
tu as toujours cru,
je te connais chaton,
à l'idée d'un fantôme
tout à fait inutile
dans le regard de l'autre.
Oh oui, je te connais
par cœur, chaton.
N'oublie pas qu'on a failli
s'embrasser,
un soir,
ce soir où tu dégageais
cette aura lugubre,
un soir
entre Marx Dormoy
et Sèvres-Babylone.
Ma bouche sentait la mort.
Un soir. Ce soir...
Tu venais de perdre
ton ombre...