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Et il pleut dans ma bouche...

Il était une fois

une fille

et il pleut 

dans ma bouche. 

Comme j'essaye

de retrouver le goût

du secret

à l'abri de la bande

d'ombre

de la maison d'en face,

elle s'approche

et alors le silence

refuse son rôle

de victime passive.

Elle me dit:

écoute, je sais ce qu'on

raconte.

Je sais ton arrogance

de joueur de squash,

numéro trois

mondial

au classement ATP

de toutes les conneries

à faire,

la jeunesse en long drink

puisque vivre,

souvent, c'est de la triche

et qu'on supporte tout ça

en faisant l'autruche. 

Je sais pour ton

narcissisme

d'ex rouleur de pelles

à quatre heures du matin,

quand on est démuni

et qu'il faut encore

grandir

à marche forcée,

quelque part

dans les années quatre-vingt.

Je sais que tu embrasses

trop mal, 

en plus.

Que ta langue devient

nerveuse

par-dessus les murmures

alors que la lune

aimerait nous montrer

la route. 

Je sais qu'à tout moment

la nuit peut tuer

le rêve que tu attendais

dans le regard

de l'autre...

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