Notre petit empire des signes...
Et voici la sensation
la plus simplissime du monde :
notre espace poétique vital,
situé sur toutes les cartes
très exactement à l’ouest
du méridien venu boire au ruisseau
où les cerfs d’au moins dix cors
ont décidé, un jour, d’en finir
de manière radicale avec le hooliganisme,
oui alors, notre espace poétique vital,
situé pour faire plus simple…
je me doute que le temps
vous manque, que vos enfants
n’en peuvent plus de ne pas faire leurs nuits,
puisque tout se sait dès le ventre de maman
et que ça vous apprendra à écouter des chansons
un peu trop sophistiquées et qui tortillent
mollement des fesses dans leurs fringues moches
parce qu’après tout ça occupe…
oui, donc,
notre espace poétique vital
situé comme c’est su d’à peu près
toutes et tous,
entre la caisse du chat
et le dernier rêve érotique
de ta voisine qui ne voit plus très loin
et commence à mal entendre,
se réduit, jour après jour,
d’avantage.
Mais quelle importance,
tant que le populisme s’accroche
à notre petit empire des signes
et que le chômage,
ses rousseurs et ses rouilles,
tient bon.
(photo Yves Malenfer)