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  • Comme une marée...

    Nous étions jeunes, comme ça, absolument. La ville buvait nos mauvaises sueurs comme une marée. Nous étions jeunes. Nous étions même la première génération oisive. L'été vous prenait un peu par surprise, à cette époque. L'oisiveté jouait à la maman parfaite de tous les premiers vices, au papa défaillant un weekend sur deux. Oui, voilà. Les choses ont-elles vraiment changé? Sans doute. Ou peut-être pas...

    Nous étions jeunes. Nous tombions amoureux tout de suite, puisque c'était toujours tout de suite qu'il fallait choisir. Les uns voulaient apprendre à jouer de la guitare. Les autres à faire des films. Tout un chacun dans sa chacune et vice inversé, bref, tout le monde voulait mettre beaucoup d'amour dans ses futures chansons, ses prochains films, ses slows braguette à venir, ses brunch au café Marly, ses graffs griffés d'angoisse à la lisière des Quatre temps. Nous étions jeunes et nous nous mettions, un peu toutes-un peu tous, à sortir pour rencontrer des gens. Nous étions jeunes, comme ça, dans l'oisiveté du moment. Les gens qu'on rencontrait, parfois nous souriaient, parfois encore claquaient des dents. Le Paradis ou l'Enfer se promenaient sur leurs visages. Il allait falloir apprendre à lire le langage du corps. Apprendre à interpréter les pleurs et les sourires. Et vite.

    Nous étions jeunes. C'était l'été. Parfois, c'était un été en ville. Parfois, aussi, c'était un été en province. En province ou en ville, on partageait son argent, ses secrets et son lit. Il y avait toujours un joli garçon. Toujours une blonde avec des petits seins mais qui courait à une allure folle. Une brune qui piquait ton cœur à son cou d'impératrice déjà trop vieille pour mourir dans la jeunesse d'un premier soir. 

    Nous étions jeunes. Nous refusions de porter un discours. Notre idéal se simplifiait tout seul en essayant de combler quelques lacunes dans nos vieux dossiers adolescents. Pour remettre de l'ordre dans tout ça, il suffisait d'une bouche. D'une danse de paon sous un platane centenaire où on voudrait toujours avoir seize ans. D'une vieille caisse pourrie mais à peu près décapotable, empruntée à un père au sommeil très lourd à cause d'un ventre beaucoup trop plat. 

    Un jour, à force, nous avons vieilli. Les uns n'ont pas écrit leurs chansons. Les autres n'ont pas tourné leurs films. Tout le monde n'a pas pu réduire la profondeur de ses cicatrices. Tout le monde ne s'est pas mis, non plus, à offrir des gin-tonic à sa petite amie juste avant de la découper en morceaux. Les uns et les autres, en vieillissant, n'ont pas eu d'autre choix que d'acclimater leurs déséquilibres à la corde raide où la vie les forçait maintenant à s'avancer, avec tout leur attirail de voyageurs de commerce...

  • ...

    Je ne sais pas, me dit-elle, qui a inventé la solitude. Dieu ou certaines chansons de Scott Walker? Mais qui que ce soit, et avec bientôt deux ans de décalage, ça oscille toujours entre trois scènes de ménage plus ou moins exhibitionnistes et deux séquences interminables où une femme seule discute au lit avec un amant imaginaire qui a encore oublié de se raser les poils du torse. Mais bon comme elle l'aime, il ne devrait pas se faire autant de mauvais sang...

     
  • N.A.W.A 4 ( numéro double, spécial été )

    Il est double, il est estival, c’est le nouveau numéro de « N.A.W.A. » entièrement gratuit & lisible sur votre écran ! Voici donc les 24 textes que nous vous proposons, Isabelle Bonat-Luciani, Judith Wiart, Frédérick Houdaer et votre serviteur. Cette fois-ci, je signe l'édito ( chez N.A.W.A , on aime échanger les rôles )

    Alors-alors, braves gens, si vous souhaitez découvrir les 24 textes en question, le lien ci-dessous...tout ça, tout ça...

    http://revuenawa.fr/edito-4-lempire-de-personne/?fbclid=IwAR2INSXPmPGfso-51im5jnei2N_POePLhrNPC5m-Aq-hixam3Q7ZI4Ew4rQ