...
Au temps des troubadours,
me dit-elle,
crois-tu
qu'ils remerciaient
l'orage
en flattant
le museau des vaches?
Regarde un peu
ce serveur
et ses grands airs
de sale petite
gouape Pop.
Dans son regard
c'est comme du feu
qui craque
sur la braise
et pourtant feu pour feu,
cendre et sang,
plus personne
pour y croire...
Sur qu'à cet instant précis,
il aimerait qu'on pense:
lui, alors,
les paradis perdus,
il en connait un rayon.
Mais tu parles.
Moi, je sais, j'ai toujours su.
Certains nageurs
n'aiment pas être mouillés.
Oui, je sais,
j'ai toujours su
que les grandes solitudes
ne suffisent pas
à faire
que les agneaux
deviennent des lions...
Je fais ma salope.
Trop bu ou
pas assez.
J'assume
ma langue de pute...
Regarde comme
il voudrait parler,
nous dire
qu'il est là.
Cesser de vivre
dans le dos des gens.
Un beau jour,
quelqu'un va rire, rire.
Rire aux éclats.
Depuis longtemps,
il se sera assis.
Aura cessé
de se convaincre
qu'il est possible de vivre,
vivre toujours
alors qu'on flotte
entre l'insouciance
et la crainte...
Crois-tu qu'au temps
de l'amour courtois,
on s'y prenait
autrement
pour s'enterrer
la peau sous les os...