...
Au tout début
de cette histoire,
me dit-elle,
crois-moi si tu veux,
mais j'ai longuement
observé
les hommes
et leurs façons
apeurées, féroces
d'agiter
leurs crinières
sous le vent,
comme autant
de faux-espoirs
pour violenter l'horizon,
cette fuite illusoire
vers les dunes de sable
du désir,
à coups de répliques
mensongères.
Oui, j'ai longuement
observé
leur allure de victime,
comme ils redevenaient
menaçants
à la minute même
où il seraient
abattus
par des mains de soldats
rompus aux enjeux
de cette lutte
où la parole importait
peu.
J'ai longuement observé
leur petit cinéma
aux symétries
très littéraires.
Le quartier général
des habitudes,
derrière la monotonie
d'un paysage automnal,
dominait alors
la grande plaine.
Ce n'est qu'ensuite
mais c'était perdu
d'avance,
qu'ils choisirent
de modifier la distance
que l'on prend
en face de son propre
personnage.
Avant de tout repeindre
en rouge...