...
Dans ma tête,
me disais-tu,
hier soir,
il y a souvent
ce grand type
qui agite un tambourin
au son grave et mystérieux,
l'air d'un dandy,
profondément secret,
pudique,
qui se serait assoupi
sur sa fin de race,
faute de mieux...
Tout ceci a du se passer
après une dernière
hésitation
devant la vie.
Sans doute qu'il a
du boire
pour oublier
qu'il était temps
d'avoir peur
de l'échec.
Sans doute.
Certains, tu sais,
pour peu qu'ils sentent
poindre
une carence d'énergie,
un désabusement,
oui, certains
boivent jusqu'à s’effondrer,
puis commencent
à se détruire
avec constance.
Ces choses-là arrivent
lorsque, enfin,
on vient de comprendre
que se vomir
sur les pompes,
c'est peut-être
la seule manière
de faire encore partie
de la fête...
Commentaires
La soixantaine était maintenant dépassée, avec l'ère des plaisirs démodés qui se rapprochait. Les rythmes ne sont plus fous. Mais il entendait pas en rester las. Même si les cadrages débordements sont plus difficiles à exécuter. Il n'envisageait pas encore le coup de pied de recentrage.
La véraison était terminée depuis belle lurette. On était, insensiblement, plus sur un grain ramolli, mais avec beaucoup de sucre, du style vendanges tardives.
Comme il se dit, il faut savoir profiter de la vie. Tant de choses nous détournent du bonheur, avec ces appâts, ces miroirs aux allouettes, ses culs de sacs du style labyrinthe man.
Les gens déambulaient dans la rue. Assis en terrasse, devant un verre de Saint-Péray bien frais, il les observaient passer. Mais le regard lointain, si lointain qu'il en était apaisé, le silence dans la tête.
Allez Benoit, prix Nobel de littérature, je vote pour toi !
Sergio...un jour, nous boirons, de nouveau, à la source de nos lubies...rugbymanes, entre autres...Amitiés bien vives...