...
On lui prêtait une vie simple et austère,
me dit-elle,
mais ce ne sont que des mots,
oui, et les mots,
à force,
ils sonnent creux,
tournent à vide comme la fraise lente
de la rumeur qui s'occupe de faire
un peu de place dans nos bouches,
et personne n'aurait pu s'imaginer
qu'un jour,
oui, un jour,
elle entasserait ses affaires,
au milieu de la cour, comme ça exactement,
avant d'y mettre le feu,
oui le feu,
et puis qu'elle irait s'asseoir sur une souche,
oui, la dernière souche disponible
entre le perron de la ferme
et son âme jadis habitée par l'amour...