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Un train passe au ralenti 

dans le mélo grisâtre

des matins de septembre.

La brume persiste

comme une de ces visions

qui vous hantent... 

Il y a sous ta peau

des doigts

qui pataugent

en repiquant le riz...

Mes varices sont toujours

aussi visibles 

à l'œil nu. 

Le réel,

vous vous souvenez?

Des souvenirs me font

de l'air

dans le dos... 

Je passerai volontiers

tout l'été prochain

adossé à la fenêtre

comme une fille

de quinze ans...

Commentaires

  • Tôt ce matin, Il avait pris le train, pensant trouver sur la voie du rail, celle du bonheur. Dans ses écouteurs, ces paroles d' "un homme heureux", qui l'interpellaient, comme le chanteur.
    Pour l'instant, la brume ne se dissipait pas, accentuée par cette fumée morose sortant de la cheminée. Son traumatisme était aussi incandescent que le foyer de la chaudière de la loco.
    Une vraie fournaise dans sa tête, qui se dirigeait, il l'espérait, vers les terres froides de la délivrance... Il n'avait jamais pris le bon train pour rejoindre le bonheur.
    Peut être qu'il ne savait pas se libérer de son train train quotidien. Mais aussi, pas de veine, trop de varices dans les sentiments. Même si des filles étaient passées, côté woman's land, il était plutôt un étranger, où il persistait à l'attendre chaque été. Mais à chaque automne l'espérance retombait comme les feuilles.
    Restaient toujours les crocs d'un cheyenne, pour une tunique bleue genre Aphrodite... Et pourtant, c'était pas non plus en lisant dans le marc de café qu'il allait y tomber enfin dessus.
    Mais aucun souvenir d'un bonheur qu'il n'aurait pas aperçu...

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