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Bien que ta dernière cigarette soit encore lointaine,  dès ce moment, l'aventure est commencée. Il fait jour et partout en France on livre vos rêves. Tu te lèves en faisant admirer aux chats ton petit jeu de hanches. Un chanteur irlandais chante sa vision du paradis terrestre en grattant un banjo par ci par là et sa voix pue la honte morte en couches et rien qu'à ça, me dis-tu, tu sens bien qu'il est toujours en délicatesse avec la disparition d'un proche et surtout qu'il doit sans doute s'agir d'un drame de fraîche date. Le temps que tu reviennes de la salle de bain, que tu te décides à ouvrir les fenêtres, que tu fasses en sorte qu'un peu d'air neuf s'engouffre, qu'une autre énergie partout circule, le désordre de la chambre a fait place aux mémoires d'un petit rat de cave... 

 

Et voilà un samedi avec un joli cou mélancolique. Le reste c'est l'histoire d'une sensibilité blessée de très bonne heure. Ce samedi, alors je vais le regarder encore un peu, si tu permets. Oui. Il y en a de ces samedis avec des blessures si profondes qu'elles ne cicatriseront jamais. Et voilà. En plein automne nous retournerons en plein hiver...

 

(Photo Frédérick Jeantet)

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