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Les pièces du puzzle
s'épuisent sous les doigts
du vent qui cherche
à pénétrer les choses
Nous nous détournons
du spectacle de la ville
où le temps traîne
après une image
à deux dimensions
Le vent on dirait
qu'il a envie
de tout balayer
On laisse courir
On laisse à d'autres
le soin d'abattre
leurs cartes maîtresses
On poursuit la lecture
du mouvement
et de la grammaire
de nos yeux...
Il n'y a pas tellement
de promeneurs
de pur hasard
que ça
dans les rues
de la ville
et les mots vont
de plus en plus vite
Partout où nos regards
arrivent
la grande marée
de la mort
a déjà englouti
les paysages
dont ma mémoire
se souvenait...
Et alors ils retourneront à leurs fenêtres
sur leurs balcons leurs terrasses
pour applaudir tous ceux qu'ils
n'ont pas envie de rencontrer
Jamais et surtout pas en ce moment
Nous nous ferons des pâtes carbo
Nos assiettes retrouveront le sourire
des enfants encore loin des amertumes
de l'adolescence lorsqu'on découvre
la vie et qu'on s'émerveille des spectacles
du monde
Et alors le soir qui tombe pourra bien avoir
l'âme collective des auteurs dramatiques
Nous nous en moquerons
comme le feu se moque de la glace...